QUEL EST LE TAUX LÉGAL D’ALCOOLÉMIE ?
L’état alcoolique est caractérisé par un taux d’alcoolémie dans le sang ou dans l’air expiré alors que l’ivresse se traduit par un certain comportement du conducteur ainsi que par des signes constatés par les forces de police.
L’état alcoolique peut constituer soit une contravention, soit un délit.
L’article R234-1 du Code de la Route dispose que constitue une contravention de quatrième classe le fait de conduire un véhicule sous l’empire d’un état alcoolique caractérisé par:
1° Une concentration d’alcool dans le sang égale ou supérieure à 0,20 gramme par litre ou par une concentration d’alcool dans l’air expiré égale ou supérieure à 0,10 milligramme par litre et inférieure aux seuils fixés à l’article L. 234-1, pour les véhicules de transport en commun ;
2° Une concentration d’alcool dans le sang égale ou supérieure à 0,50 gramme par litre ou par une concentration d’alcool dans l’air expiré égale ou supérieure à 0,25 milligramme par litre et inférieure aux seuils fixés à l’article L. 234-1, pour les autres catégories de véhicules.
EN QUOI CONSISTE LA PROCÉDURE DE CONTRÔLE DU TAUX D’ALCOOLÉMIE ?
Le contrôle du taux d’alcoolémie est effectué par un officier de police judiciaire ou sous sa responsabilité, par un agent de police judiciaire.
- si l’infraction peut entraîner la suspension du permis de conduire du conducteur
- si l’accompagnateur d’un élève conducteur est impliqué dans un accident ayant entraîné un dommage corporel
- présomption d’une infraction relative à la vitesse,
- présomption d’une infraction relative au port de la ceinture ou du casque,
- d’implication de l’accompagnateur de l’élève conducteur dans un accident quelconque,
La mesure du taux d’alcool dans le sang n’est possible par les forces de l’ordre qu’après un dépistage positif par éthylotest (alcootest) ou après constat de conduite d’état d’ivresse manifeste.
Deux modes de vérification sont alors prévus par l’article L 234-9 du Code de la route: soit des examens médicaux (prise de sang), soit un contrôle par éthylomètre.
Mais encore faut-il que l’examen préalable se soit révélé positif.
Un délai de 30 minutes doit être respecté entre le moment où le conducteur est arrêté et le moment où il souffle dans l’éthylomètre (éthylotest électronique) pour être certain que le niveau de nicotine ou de tout autre produit ingéré précédemment ne viendra pas vicier le test.
Un arrêt de la Cour de cassation du 13 octobre 2009 vient de limiter considérablement la possibilité de recours pour non respect de ce délai de 30 minutes. En effet, pour la Cour de cassation, il ne suffit pas de se prévaloir du non-respect du délai de trente minutes, encore faut-il démontrer en quoi cela a causé un préjudice.
QUELLES SONT LES SANCTIONS EN CAS DE CONDUITE EN ÉTAT D’IVRESSE ?
Au préalable, il convient de préciser que le refus de se soumettre aux opérations de dépistage du taux d’alcoolémie constitue un délit.
Si le taux d’alcoolémie relevé se situe entre 0.50g et 0.80 g dans le sang (ou entre 0,25 mg/l et <0,4 mg/l d’air expiré) l’infraction est une contravention punie de :
- 135 € d’amende,
- Le retrait de 6 points du permis conduire,
- Le cas échéant par une suspension du permis pour une durée de trois ans au plus,
Enfin l’immobilisation du véhicule peut être prescrite dans les conditions prévues aux articles L. 325-1 à L. 325-3.
En cas d’alcoolémie égale ou supérieure à 0,80 gramme par litre de sang ( ou > ou égal à 0,4 mg/l d’air expiré) est un délit :
Les peines encourues peuvent alors atteindre :
- 4500 € d’amende,
- Retrait de 6 points du permis de conduire,
- 2 ans de prison et en vertu de l’Article L234-2 du code la route,
- Immobilisation du véhicule,
- 3 ans de suspension ou annulation sans sursis
- L’interdiction de conduire certains véhicules à moteur ne nécessitant pas le permis de conduire,
- Une peine de jours-amende,
- L’obligation d’accomplir, à ses frais, un stage de sensibilisation à la sécurité routière,
S’il y a à la fois consommation de stupéfiants et d’alcool à des taux prohibés par la loi, une condamnation à 3 ans d’emprisonnement et à 9 000 € d’amende peut être prononcée à l’encontre du contrevenant, ainsi qu’un retrait de 6 points du permis de conduire et une suspension ou annulation de 3 ans du permis de conduire.
Enfin, si un accident est provoqué par un conducteur conduisant sous l’emprise de l’alcool, l’amende peut monter jusqu’à 30 000 € en cas de blessures graves.
Si cet accident provoque la mort d’un autre usager de la route une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans et une amende dont le montant peut s’élever à 150 000 € peut être prononcée à l’égard conducteur conduisant en état d’ébriété.
Il existe de nombreux points de procédure qui doivent être respectés sous peine de nullité.
Ainsi, des vices de procédure peuvent être soulevés afin d’annuler les poursuites.
- Non signature par le prévenu du procès verbal
- Non notification du résultat du contrôle d’alcoolémie
- Absence de mention de l’heure du contrôle de l’alcoolémie sur le procès verbal de notification.
- Non vérification de l’appareil ayant effectué le contrôle etc…